Pour couvrir l’actualité religieuse tout au long de l’année, les sept journalistes de la rédaction de cath.ch vous ont proposé environ 3’300 articles et une soixantaine de reportages vidéo. Mais s’il ne fallait n’en conserver qu’un seul, ce serait lequel et pourquoi? Témoignages.

L’autel de l’espérance | Bernard Hallet

Le dessus de l’autel a été fabriqué d’un seul tenant. Léger et résistant, il est aisément manipulable. | © B. Hallet

Difficile de retenir un seul article parmi des dizaines. Il est cependant des rencontres qui marquent parce qu’elles donnent à voir de l’espérance. A l’encontre de beaucoup de préjugés et là où l’on s’y attend le moins: en prison. L’histoire de Franck (prénom fictif) est en ce sens édifiante.

Le jeune détenu du Centre éducatif fermé de Pramont (CEP) a fabriqué l’autel et l’ambon de l’église éphémère du Centre des expositions de Martigny (CERM), en Valais. Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion, et 22 prêtres y ont célébré la Confirmation de 730 jeunes lors d’une messe qui a rassemblé 10’000 personnes.

Franck m’a raconté avec simplicité la petite histoire des deux éléments dont il a mené le projet de bout en bout. Il n’est pas «monstre pratiquant» mais croit à quelque chose de plus puissant que nous. Il a été touché d’avoir été impliqué dans un tel projet. Sa motivation n’en fut que plus grande pour réaliser l’autel et l’ambon. Il dit avoir trouvé un ancrage dans une vie très chahutée.

Il avait aidé à fabriquer la Porte sainte de l’ermitage de Longeborgne en 2015. Un travail synonyme de renaissance pour lui: cette porte a ouvert quelque chose dans sa vie et fut «Une conversion personnelle à 100%», a-t-il confié par la suite.

Lorsque je l’ai rencontré en mai dernier, Franck préparait une Attestation fédérale de formation professionnelle (AFP). Il a obtenu son diplôme, «Haut la main et avec de très belles notes», précise Gérald Crettaz, son maître d’apprentissage.

Confirmations à Martigny: un jeune détenu fabrique l’autel, publié par Bernard Hallet le 18 mai 2018.

Une année papale | Bernard Litzler

La ville de Constance avec, au premier plan, Le bâtiment du Concile | © konstanzer-konzil.de

Une année marquée par les papes. C’est ainsi que je pourrais tisser le film de 2018. La visite, inattendue, du pape François à Genève, le 21 juin dernier, a constitué un événement rare. Mais ma quête professionnelle a également conduit mes pas vers Constance (ou Konstanz) au sud de l’Allemagne, pour évoquer l’histoire des papes.

En effet, 2018 marque la fin des festivités relatives au Concile de Constance qui tint l’Eglise en haleine entre 1414 et 1418. Au début du Concile, trois papes rivaux se disputent l’autorité sur l’Eglise: Alexandre V, Benoît XIII et Grégoire XII. En 1418, il ne reste qu’un seul pontife, Martin V. C’est la fin du Grand Schisme d’Occident.

Six siècles plus tard, la ville voisine de la Suisse (elle fait frontière avec Kreuzlingen, Thurgovie) vit une belle harmonie. La cité lacustre conserve les traces de l’époque glorieuse qui en fit, durant cinq ans, la capitale de l’Occident chrétien. Si le bâtiment du Concile se dresse encore au bord du lac, la ville joue également et habilement avec son histoire, restaurant des maisons médiévales ou distillant avec humour les traits de son passé. A cet égard, une des fontaines présente un paon aux trois têtes coiffées de tiares: ce sont les papes et anti-papes dont la querelle s’est résolue ici.

D’une Eglise en conflit, rongée de l’intérieur, a surgi une chrétienté réconciliée. L’Eglise a vécu ici un chapitre important de son évolution. Et Constance en garde la mémoire.

https://www.cath.ch/newsf/depuis-600-ans-constance-cultive-les-fruits-de-son-concile-1-2/ et

https://www.cath.ch/newsf/concile-de-constance-cinq-ans-pour-changer-la-face-du-monde-2-2/ publiés par Bernard Litzler les 23 et 24 juillet 2018 par Bernard Litzler.