Chaque année dans le monde, des missionnaires sont assassinés | © John and Melanie/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
International

Vingt missionnaires assassinés en 2023

Selon l’agence Fides, vingt missionnaires ont été tués dans le monde en 2023: un évêque, huit prêtres, deux religieux non-prêtres, un séminariste, un novice et sept laïcs, soit deux de plus qu’en 2022. Le continent africain a été est particulièrement touché.

Ces missionnaires ont été dans de nombreux cas victimes d’enlèvements ou d’actes de terrorisme, ou encore impliqués dans des fusillades ou des violences diverses.

En Afrique, ce sont neuf missionnaires qui ont été assassinés, pour six en Amérique, quatre en Asie, et un en Europe. Il s’agit de Diego Valencia, un laïc sacristain de la paroisse de Nuestra Senora de La Palma, à Algesiras, dans la province de Cadix, victime d’un jeune marocain armé d’une machette.

Un terme applicable à tous les baptisés

L’agence Fides précise qu’elle étend le terme «missionnaire» à tous les baptisés, reprenant ainsi la définition donnée par le pape François dans Evangelii gaudium (n°120): «En vertu du Baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire. Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation.»

Sa liste prend en compte par ailleurs tous les baptisés impliqués dans la vie de l’Église et qui sont morts de manière violente, même lorsque cela ne se produit pas expressément «en haine de la foi». Fides n’utilise donc pas le terme de «martyr», qui pourrait conduire à des enquêtes ultérieures en vue de béatifications.

Gertrudis Cruz de Jesús et Gliserina Cruz Merino tuées au Mexique en juin 2023 | capture d’écran sur X

Des gens «normaux», témoins de la foi

Ces missionnaires disparus en 2023 n’ont pas réalisé d’exploits extraordinaires. Ce qui les caractérise, c’est la normalité de leur vie, vécue «dans des contextes de pauvreté économique et culturelle, de dégradation morale et environnementale», où viennent à manquer le respect pour la vie et pour les droits de l’homme, et où l’oppression et la violence sont la norme. Ces serviteurs de l’Évangile auraient cependant pu s’installer ailleurs, dans des lieux plus sûrs, mais ils ont fait le choix de rester et de servir.

Le Père Jacques Yaro Zerbo, assassiné au Burkina Faso | capture d’écran Facebook

Vatican news relève les cas des Pères Stephen Gutgsell, tué à coups de couteau dans le presbytère de l’église de Fort Cahloun au Nebraska aux États-Unis, et Jacques Yaro Zerbo, assassiné par des inconnus dans la région de la Boucle du Mouhoun au Burkina Faso. «Ces prêtres allaient célébrer la messe ou exercer des activités pastorales dans une communauté éloignée.»

Ou encore ceux de ces jeunes catéchistes, Gertrudis Cruz de Jesús et Gliserina Cruz Merino tuées dans l’État mexicain d’Oaxaca lors d’une embuscade alors qu’elles se rendaient à une procession eucharistique.

Hier, en Palestine

Les cas des Palestiniennes Samar Kamal Anton et de sa mère Nahida Khalil Anton, abattues par des tireurs embusqués le 16 décembre 2023 alors qu’elle se rendaient au couvent des religieuses de Mère Teresa à Gaza à Gaza, sont encore dans les esprits. «Avec d’autres femmes catholiques et orthodoxes, elles étaient engagées dans un parcours de foi et d’apostolat, notamment en faveur des pauvres et des handicapés», précise Vatican news.

Les décennies précédentes

En vingt ans, entre 2001 et 2022, ce sont 544 agents pastoraux qui ont été tués, 115 environ au cours de la décennie 1980-1989, et 604 entre 1990 et 2000, décennie au cours de laquelle s’est déroulé le génocide au Rwanda qui a fait au moins 248 victimes parmi le personnel ecclésiastique. (cath.ch/fides/vatican news/lb)

Chaque année dans le monde, des missionnaires sont assassinés | © John and Melanie/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
1 janvier 2024 | 17:17
par Lucienne Bittar
Temps de lecture: env. 2 min.
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