Homélie du 9 juin 2019 – Pentecôte (Jn 14, 15-16.23b-26)

Abbé Bernard Sonney – Église Notre-Dame, Vevey

Qui a eu l’idée d’appeler notre fête « Pentecôte » ? Déplacez-vous dans le temps, en 270 avant la naissance du Christ, allez en Égypte, à Alexandrie ! Des Juifs de la diaspora prennent une initiative révolutionnaire. Ils traduisent la Bible de l’hébreu en grec. Dans la foulée, la fête de « Shavouôte » est baptisée – en grec – « Pentecostes ». Shavouôte est la fête des Semaines. Multipliez les sept jours d’une semaine par sept, vous obtenez 49. « Pentecostes », le cinquantième jour, clôture les festivités.

Irruption de l’Esprit Saint

L’audacieuse traduction de la langue sacrée de la Bible en une langue accessible à tous signale l’intervention de l’Esprit Saint. Les irruptions de l’Esprit Saint visent toutes à améliorer la qualité de la communication et, par ce biais, à développer l’authenticité de la communion.

Ainsi les compagnons de Jésus ressuscité communiquent à tous une heureuse nouvelle et chacun l’accueille dans la joie. L’événement manifeste tout à la fois l’énergie infinie de l’Esprit Saint et la subtilité de sa sensibilité. Avec respect, avec tact et dans l’Esprit Saint, la parole des disciples rejoint chacun dans sa propre langue. Entendez : dans ses racines, dans sa culture, dans son cadre de vie… Personne n’est agressé par un prosélytisme forcené. Tous s’émerveillent d’entendre une parole qui les soude alors qu’ils sont d’horizons différents.

La force du témoignage

Qui sont les orateurs ? De simples Galiléens disciples de Jésus. Rien ne les distingue des autres. Rien, hormis une expérience qui fait la force de leur témoignage. En trois jours, ils ont exploré l’enfer et le paradis. Et cinquante jours plus tard, ils n’en sont pas tout à fait remis.

L’Esprit Saint les rejoint dans cette inconfortable parenthèse sise entre le temps de Jésus et un avenir encore verrouillé. Vous connaissez les faits. Ce récit de Pentecôte vibre encore de la surprise de tous et de l’émotion de chacun, de la soudaine assurance des disciples et de l’oreille attentive des foules.

L’aptitude à mieux communiquer

Et nous, ce cinquantième jour après Pâques, de quelle humeur sommes-nous ? Heureux d’entamer une nouvelle journée ? Ou oppressés déjà au réveil ? Quelles que soient nos dispositions, l’Esprit Saint en connaît le secret.

Et le voici à l’œuvre qui stimule en chacun de nous l’aptitude à mieux communiquer afin d’être tous plus proches les uns les autres. En deux mots, tout est dit mais seul l’Esprit Saint nous habilite à donner aux mots la consistance de la réalité. Amen.


Fête de la PENTECÔTE
Lectures bibliques : Actes 2, 1-11; Psaume 103, 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34; Romains 8, 8-17; Jean 14, 15-16.23b-26

 


 

Homélie TV du 9 juin 2019 – Pentecôte (Jn 14, 15-16.23b-26)

Père Erik Seidel – Eglise Saint-Joseph, Helmond (Pays-Bas)

Traduction :

Quel est le langage de l’Esprit ? Parle-t-Il une des langues européennes ? Oui, nous pouvons entrer en contact avec Dieu dans notre langue maternelle. L’Esprit ne parle-t-il que notre langue maternelle ? Non. L’Esprit de Dieu est inclusif, jamais exclusif. Dieu vous connaît avant que vous ne soyez accueilli dans le ventre de votre mère, il vous aime avant que vous n’ayez pu prononcer vos premiers mots. Dieu vous entoure d’amour universel pour l’éternité. Le langage de l’Esprit est l’Amour. Il vous est donné, mais toujours en incluant tous nos frères et sœurs.

Amour de Dieu, langues de feu. Descendu sur tous les disciples de Jésus comme un don de Pentecôte. L’amour de Dieu, répandu comme grâce baptismale dans tous les disciples de Jésus. Amour de Dieu, tous les disciples de Jésus réunis en un seul corps. Nous tous, citoyens d’Europe, nous avons été baptisés, « car sous la puissance d’un seul et même Esprit, par le baptême, nous sommes devenus un seul Corps, et nous avons tous été imprégnés d’un seul Esprit », dit saint Paul.

Un Esprit de pardon

Cet Esprit d’amour unificateur est aussi l’Esprit de pardon dans l’Evangile. Jésus souffle sur ses apôtres et dit : « Recevez l’Esprit Saint. Si tu pardonnes les péchés de quelqu’un, il est pardonné… » Il s’agit des apôtres et de l’Église, mais aussi de l’Église comme Corps du Christ, c’est-à-dire de nous tous. Quand nous sommes baptisés du seul Esprit, nous devenons un seul Corps sans division, mais aussi un Corps de pardon, de douceur et de réconciliation. Nous sommes pardonnés par l’Esprit, nous devons nous pardonner les uns les autres par l’Esprit. Cadeau, mission et commission. Celui qui ne pardonne pas rompt avec l’unique corps du Christ. Celui qui ne pardonne pas menace la paix. Le pardon est un fondement de notre identité européenne, un pont sur notre histoire. Là où le pardon disparaît, où les racines chrétiennes s’effritent, la porte est ouverte à la division et au conflit. Le Dieu de pardon doit donc rester au cœur de l’Europe. Pour que ses disciples puissent continuer à se pardonner les uns aux autres et à garder la paix.

Amour universel, unité

L’Esprit de Dieu parle à chacun de nous le message de l’amour universel, pour chaque personne avec sa dignité unique. Unis en tant que familles, communautés, villes, pays, races, peuples et langues.

L’Esprit de Dieu donne à chacun de nous une identité, comme chrétien et enfant du Père en Jésus. Une communauté chrétienne, marquée avec la croix et la résurrection par le baptême, un seul Corps de tous les pays, races, peuples et langues.

L’Esprit de Dieu pardonne à chacun de nous, en tant que pécheurs et personnes brisées, avec nos histoires et nos traumatismes marqués par des croix de guerre et de haine. Capable de se pardonner les uns aux autres, quels que soient le pays, la race, le peuple ou la langue.

L’œuvre de l’Esprit à réaliser en 2019

Nous tous, célébrant ensemble la Pentecôte en Europe, unis avec cette église à Helmond, nous pouvons travailler comme citoyens européens pour que l’œuvre de l’Esprit de Dieu se réalise en 2019. C’est une grande tâche en tant que chrétien. Œuvrer pour l’unité de l’Esprit, pour l’amour, la fraternité, le pardon et la paix, contre le courant de l’exclusion et de la division. Dieu Lui-même vous donne la force de faire une différence. Soyez l’âme chrétienne de l’Europe. Ne laissez pas l’évangile se faner dans notre société. Réjouissez-vous et ouvrez votre cœur. Pour l’amour de Dieu, en vous-même et les uns pour les autres. Soyez missionnaires de paix et de réconciliation, dans la puissance de l’Esprit unique que vous avez reçue aujourd’hui.


Fête de la PENTECÔTE
Lectures bibliques : Actes 2, 1-11; Psaume 103, 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34; Romains 8, 8-17; Jean 14, 15-16.23b-26


 

 

 

Homélie du 2 juin 2019 (Jn 17, 20-26)

Mgr Alain de Raemy – Église du Saint-Esprit, Lausanne

Chers amis,

Je propose à nos journalistes des medias ou des émissions catholiques rien de moins que le martyr d’Etienne…

Je ne propose évidemment pas de lapider nos journalistes…
même pas pour qu’ils aient ainsi l’occasion de témoigner de leur foi,
comme l’a fait Etienne !

Mais je vois dans le déroulement de la lapidation d’Etienne
comme différentes facettes de leur service.

Devant ses accusateurs, il n’a pas peur de dire
ce que sa foi lui fait voir de Jésus :
n’est-il debout à la droite de Dieu ? Autrement dit, n’est-il pas Dieu ?

Aucun chrétien n’est exempté de dire à titre personnel ce qu’il croit.
Le journaliste, en tant que personne privée, non plus.
Quelles qu’en soient les conséquences…

Mais qu’en est-il de l’engagement public et professionnel de « nos » journalistes ?

Regardons le martyr d’Etienne

Sous les coups des pierres, alors qu’il comprend qu’il va mourir,
Etienne se met à prier : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. »

Probablement qu’il dit cette prière à voix basse. Pour lui-même.

Car ensuite, on nous dit :

« puis se mettant à genoux, il s’écria alors d’une voix forte :
Seigneur ne leur compte pas ce péché ! ».

Il y a donc une nette différence de volume

entre le très personnel
« Seigneur Jésus, reçois mon esprit »,
et le très public
« Seigneur, ne leur compte pas ce péché » !

Le journaliste engagé ou soutenu dans les médias par l’Eglise catholique
garde pour lui la manière dont il vit les choses dont il parle.

Il en fait son dialogue privé avec Dieu.

Le message chrétien authentique

Par contre,
il se doit de répercuter ce que le message chrétien authentique a de plus fort :
l’amour de l’ennemi, le fait de répondre au mal par le bien,
l’amour de la vie, le fait de toujours la protéger quand elle est en danger.

Nos services catholiques dans les médias
sont l’occasion de répondre avec un maximum de bien aux très nombreux défis du mal.

Jamais le site cath.ch financé par les catholiques de Suisse,
ou les personnes travaillant à RTS-religion
ne peuvent se permettre de réciter à voix basse
ce que la foi authentiquement vécue peut apporter au monde.

Ils doivent toujours se garder d’imposer ou de se limiter à leurs vues spirituelles. Cela doit rester à voix basse.

Mais ils doivent porter le souci que soit toujours à nouveau entendu
ce cri de l’amour qui jugera le monde :

« ce que vous avez fait au plus petit et même au plus misérable,
c’est à moi, votre Seigneur, que vous l’avez fait ».

Un journaliste qui travaille pour l’Eglise ou au nom de l’Eglise
doit savoir régler le volume de ses interventions,

entre sa vision spirituelle personnelle des choses
et la manifestation publique de la foi et des œuvres de l’Eglise,

entre la prière discrète d’Etienne
qui remet son esprit au Seigneur
et l’appel sonore de ce même Etienne
à ne pas tenir compte du péché de ses ennemis.

Exposés aux regards

Et enfin, une chose est sûre :
soit Etienne soit le journaliste sont sous observation.

Leur attitude est exposée au regard et donc aussi à la pression du grand public.

Pour Etienne, on nous dit que les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul.

Ce Saul qui deviendra pourtant plus tard saint Paul
reste ici complètement indifférent
au témoignage pourtant bouleversant d’un Etienne
pardonnant sans restrictions.

Le journaliste travaillant dans un média concerné par l’Eglise
sera lui aussi constamment confronté au poids d’une opinion publique
pas toujours sensible même aux plus forts messages de la foi,
il suffit de penser aux enjeux du début et de la fin de vie.

Il doit donc persévérer, continuer d’informer dans sa droiture chrétienne, comme Etienne,
qui n’attend pas d’être approuvé pour pardonner.

Une droiture chrétienne
qui peut même mettre le journaliste en contraste vis-à-vis des autorités officielles chrétiennes.

Le reportage de Pierre Pistoletti sur les abus « Lorsque le berger est un loup » en est une belle illustration.

Chers amis,

Ce que je dis là, en ce dimanche des médias,
à propos du journaliste en lien avec l’Eglise,

vaut aussi pour chacune et chacun d’entre nous.

Nous sommes aussi constamment en situation d’Etienne.

D’abord parce que notre foi en Jésus, Fils de Dieu,
n’est pas partagée par une majorité de nos contemporains.

Elle peut même agacer. Et pourtant nous avons envie de la communiquer.

Le refus ou l’indifférence de nos concitoyens
est aussi une souffrance pour nous,
comme elle l’a été pour Etienne, toute proportion gardée.

Ensuite parce que notre prière,
pour autant que nous ne l’imposons à personne,
nous pouvons bien la vivre sans crier.
Comme Etienne qui remet discrètement son esprit au Seigneur.

Mais par contre
notre attitude chrétienne en toute chose doit être évidente,
j’allais dire criante!

Car les autres sont en droit de pouvoir nous constater chrétiens.
Comme le pardon d’Etienne qui devait être hautement proclamé.

Et enfin, le fait que l’opinion publique ne nous approuve pas nécessairement dans toutes nos positions,
ne veut pas dire que le plus indifférent,
comme Saul qui reste de marbre
face à un témoignage pourtant bouleversant comme celui d’Etienne,
ne soit pas un jour pris de passion, et devienne un saint Paul.

La communion au Corps du Christ

Chers amis,

Quand nous irons communier au Corps du Christ,
que va-t-il donc se passer ?

Nous allons être rendus capables,
grâce à la présence de Jésus en nous,
d’accueillir vraiment l’amour infini du Père de Jésus.

Puisque nous aurons communié à Jésus,
c’est lui Jésus qui saura accueillir l’amour de son Père en nous
et ainsi pour nous, et ainsi pour tous.

Que cela nous permette,
que nous travaillons dans les médias ou pas,
de vivre Etienne en toute chose.

Amen.

 


7e DIMANCHE DE PÂQUES
Lectures bibliques :
Actes 7, 55-60; Psaume 96, 1-2b, 6.7c, 9; Apocalypse 22, 12-14.16-17.20; Jean 17, 20-26


 

Homélie TV 30 mai 2019 – Ascension (Lc 24, 46-53)

Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège – Collégiale Notre-Dame de Huy

Chers Frères et Sœurs,

La séparation ou la disparition

Où que vous soyez ces jours-ci, si vous regardez vers le ciel cette nuit, vous pourrez tous constater la même chose : la lune est en train de disparaître, bientôt nous aurons une nuit sans lune. Le jour de l’Ascension, la lune disparaît du ciel, comme le Christ a disparu des yeux de ses disciples. En effet, l’Ascension se situe quarante jours après Pâques, c’est-à-dire un mois et demi après Pâques. Or à Pâques, c’est toujours la pleine lune ! Donc à l’Ascension, c’est toujours une nuit sans lune. En fait, le jour de l’Ascension, il n’y a plus rien à voir. Comme disent les anges aux disciples de Jésus (Ac 1,11) : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » L’évangéliste Luc précise que Jésus « est séparé de ses disciples et est élevé vers le ciel » (Lc 24, 50). Une nuée le cache aux yeux des disciples (Ac 1,1-11).

Découverte de la nature divine de Jésus

Il y a une nature cachée de Jésus : c’est sa nature divine. Les mots évangéliques nous mettent la puce à l’oreille : la nuée, le ciel, le haut, ce sont tous des symboles pour dire Dieu. À l’Ascension, Jésus est uni au Père, il est reconnu dans sa divinité, dans sa grandeur et dans son universalité. Jésus – le crucifié de Jérusalem – est dans la grandeur de Dieu. « Il se tient maintenant pour nous devant la face de Dieu », dit la lettre aux Hébreux (He 9,24). L’homme-Jésus est reconnu dans sa divinité. L’Ascension est donc la victoire de Dieu sur la faiblesse de la nature humaine et sur la mort. Cela signifie que tout ce qui s’est vécu dans ma vie de Jésus a une valeur divine, une valeur universelle.

Le corps blessé du Christ en Dieu

D’autre part, à l’Ascension, Dieu le Père assume l’humanité de Jésus en accueillant son corps meurtri et blessé. Désormais, mystérieusement, il y a en Dieu une présence de la blessure humaine. « Les plaies restent toujours dans le corps du Christ », disait saint Cyprien (De baptismo Christi). Et si le corps du Christ est en Dieu par l’Ascension, les blessures du Christ sont en Dieu aussi. Cela signifie que Dieu accueille toute souffrance et ne rejette aucune blessure. L’Ascension, c’est aussi la victoire de l’humanité sur une image de Dieu lointaine et impassible, isolée dans sa grandeur. Dieu est désormais proche de toute personne souffrante ; je voudrais le souligner pour ceux d’entre vous qui vivent une souffrance, parce qu’ils sont à l’hôpital, ou qu’ils sont malades à domicile, ou parce qu’ils sont blessés par un problème familial ou relationnel. Sachez que Dieu est proche de vous : il a voulu accueillir en lui le corps de son fils torturé ; il accueille aussi chaque blessure humaine et lui offre une piste de salut.

La joie de la mission

Comment vivre l’Ascension dans notre vie ? Apparemment c’est une fête triste : c’est la fête d’un adieu, d’une absence, d’un départ. Pourtant, comme l’a dit Jésus selon l’évangile de Jean, « il vaut mieux pour vous que je m’en aille. Car si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai » (Jn 16,7). Car Jésus a promis qu’il enverrait sur ses disciples une force d’en-haut (Lc 24,49). Il leur annonce qu’ils vont être baptisés dans l’Esprit-Saint (Ac 1,5). En partant, Jésus ouvre la voie à l’Esprit Saint. L’absence crée une présence. L’Esprit de Jésus nous fait vivre au quotidien son message. Il nous rend créatifs et responsables. Dès lors, le départ de Jésus ne signifie pas la tristesse, mais la joie. C’est pourquoi, les disciples de Jésus « retournèrent à Jérusalem, remplis de joie » (Lc 24,52). Les disciples reçoivent une responsabilité nouvelle. Cette force leur permet d’être les témoins de Jésus.

Aujourd’hui aussi, Jésus nous envoie. Il nous invite à regarder l’avenir avec espérance. Il chasse de nos vies l’immobilisme, le découragement, la résignation. Il nous donne une force pour changer le monde. Alors, n’oublions pas ses paroles, le jour de son départ : « Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8).

L’Ascension et Notre-Dame

J’ai pensé à cela en rencontrant un groupe de jeunes confirmands la semaine dernière. Ils m’ont posé toutes sortes de questions sur mon ministère d’évêque. Puis une jeune fille de 14 ans m’a dit : « Qu’est-ce que vous pensez de l’incendie de Notre-Dame de Paris ? » J’ai été content de la question, car cet incendie nous a tous bouleversés et nous a fait réfléchir. Pourquoi tenons-nous tellement à un symbole de notre foi comme Notre-Dame de Paris ? Il a failli s’évanouir, comme Jésus s’est évanoui à l’Ascension. Mais la disparition de Notre-Dame de Paris nous interroge. Que serait un monde sans église, sans signe tangible de la foi ? Que serait l’Europe sans l’architecture de Notre-Dame de Paris ? Que serait une société sans une mère ? Car Marie est une mère pour l’humanité, elle l’engendre à nouveau, chaque jour. C’est ce que Jésus a signifié sur la croix en nous donnant Marie pour mère  (cf Jn 19,27). Marie a accepté. Elle est restée avec les disciples, elle était avec eux à la Pentecôte (Ac 1,14). Qui sait si elle n’était pas là à l’ascension de Jésus ?

Si le Fils de Dieu est absent matériellement par son ascension, Marie est présente visiblement à travers l’Église, car elle symbolise l’Église, qui nous donne vie. L’ascension de Jésus ouvre la place à Marie comme mère, qui fait de nous des fils et des filles, et non pas des gens anonymes et sans famille.

Merci, Seigneur Jésus, pour ton ascension !

Merci pour ta présence divine, merci pour ton Esprit !

Merci pour Marie qui fait de nous des frères et sœurs !

Merci pour cette mère que tu nous donnes et qui accouche de nous chaque jour !

Car si Notre-Dame a flambé, c’est pour faire de nous des ressuscités !

Et si Marie, ta mère, nous accueille aujourd’hui dans cette église qui lui est dédiée,

C’est pour nous envoyer témoigner dans la société !

 

Bonne fête de l’Ascension à toutes et à tous!

Amen ! Alleluia !


ASCENSION DU SEIGNEUR
Lectures bibliques : Actes 1, 1-11; Psaume 46, 2-3, 6-7, 8-9Hébreux 9, 24-28 ; 10, 19-23; Luc 24, 46-53