Giorgio Marengo est le plus jeune cardinal de l'Eglise | © Vatican Media
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Plus jeune cardinal, Giorgio Marengo, accueillera le pape en Mongolie

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Du 31 août au 4 septembre 2023, le pape François sera le premier pontife à fouler le sol de la Mongolie, en Asie centrale. Il sera accueilli par une poignée de quelque 1’400 catholiques guidés par le préfet apostolique d’Oulan-Bator, l’Italien Giorgio Marengo, qui est aussi le plus jeune cardinal au monde. Portrait de ce prélat à la pastorale bergoglienne, missionnaire dans le pays depuis les années 2000. 

Né en 1974 à Cuneo, dans le Piémont, Giorgio Marengo a été ordonné prêtre en 2001 pour les missionnaires de la Consolata, une congrégation italienne fondée au début du XXe siècle et qui s’est spécialisée dans l’accompagnement des jeunes Églises. Après avoir obtenu un doctorat en missiologie à l’Université urbanienne de Rome, cet ancien scout et escrimeur est parti dans les années 2000 à la rencontre d’un peuple qui n’avait jamais entendu parler de Jésus. 

C’est en effet seulement quelques années plus tôt, en 1992, que les premiers missionnaires catholiques sont arrivés en Mongolie dans un contexte religieux dominé par le bouddhisme tibétain. Le Père Giorgio Marengo est d’abord envoyé à Avayheer, une petite ville de 20’000 habitants située au centre du pays, où il fonde la paroisse Marie Mère de Miséricorde.

Dans ce premier logement avec ses frères missionnaires de la Consolata, «nous étions vraiment les étranges Martiens venus de Saturne», confiait-il avec humour dans un témoignage donné en 2020 dans un sanctuaire italien. Dans sa première localité de mission, où aucune église catholique n’avait existé auparavant, «les gens nous considéraient comme des espions ou comme les émissaires d’un État. Il a fallu beaucoup de temps pour créer des relations, pour se faire confiance les uns les autres, mais cela vaut la peine!», assurait-il.

Musicien et polyglotte

Sœur Lieve Stragier – aujourd’hui supérieure des Sœurs missionnaires du Cœur immaculé de Marie –, qui a côtoyé Giorgio Marengo dans ses premières années de mission de 2003 à 2010, se souvient d’un prêtre «très jeune». «Quand il est arrivé, je l’ai aidé à trouver un appartement», narre-t-elle. «Il était très bon en musique, il jouait de la guitare et chantait très bien et a même composé des chansons. Il était très sérieux dans son étude des langues, et il a pris beaucoup de temps pour comprendre la culture des personnes», assure-t-elle. Contrairement à son prédécesseur, le cardinal Marengo maîtrise bien le mongol. 

En 2020, après plus de quinze années de mission, il a été choisi par le pape François comme préfet apostolique d’Oulan-Bator et a été ordonné évêque par le cardinal Tagle, préfet de l’alors congrégation pour l’Évangélisation des peuples – aujourd’hui dicastère pour l’Évangélisation. Mgr Marengo avait alors témoigné de l’approche pleine de patience, de finesse et de douceur avec laquelle les missionnaires sont appelés à «susurrer l’Évangile au cœur de l’Asie». 

Le pape François le crée cardinal deux ans plus tard, lors du consistoire du 27 août 2022. Il devient alors le premier cardinal de l’histoire représentant la Mongolie. Ce choix inattendu a suscité un certain engouement médiatique envers le missionnaire italien d’alors 48 ans, qui devenait le benjamin du collège cardinalice. 

«J’ai reçu la nouvelle à la fin de la célébration de l’Eucharistie dominicale de nos Sœurs Missionnaires de la Consolata dans leur maison générale, et ce fut un moment fraternel et inattendu», a-t-il confié au média du Vatican. Il avait alors exprimé sa gratitude pour «l’attention du successeur de Pierre pour l’Église dans des contextes marginaux et petits». 

Cette nomination, commentait-il à I.MEDIA la veille du consistoire, «montre l’importance du christianisme en Asie», même si l’Église y est «minoritaire». «Cette décision du Saint-Père prend aussi acte du fait que la Mongolie est un pays qui a su, dans son Histoire, promouvoir la paix, l’harmonie entre des populations d’origines différentes. C’est aussi un aspect significatif», soulignait-il aussi. 

Le cardinal Giorgio Marengo, qui demeurera électeur jusqu’en juin 2054 et devrait logiquement participer à plusieurs conclaves, pourrait devenir une figure clé des grandes mutations du christianisme au XXIe siècle. (cath.ch/imedia/cv/cd/ak/bh)

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