Homélie du 20 janvier 2018 (Dt 16, 11-20)

Abbé Boniface Bucyana – Temple Saint-Marc, Lausanne

Chers frères et sœurs en humanité et en Christ, chers auditeurs,

En face, il y a toujours un être humain ! En quête de paix et de justice !

C’est le titre de la Déclaration interreligieuse sur les réfugiés ! C’est aussi une interpellation sur une urgence humanitaire, sur une justice respectueuse envers notre semblable, sur une paix qui se fait attendre ! Cette déclaration rejoint ou fonde le thème de cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens sous forme d’un devoir d’humanité proposé par les chrétiens d’Indonésie : Tu rechercheras la justice, rien que la justice (Dt16, 20).  Ce devoir qui incombe à tout être humain vis-à-vis de son semblable demande de rechercher la justice. Oui, ce réfugié défiguré, errant, est avant tout un être humain comme toi. Il était peut-être ce que tu es aujourd’hui. Il est peut-être ce que tu seras demain. Cela exige de traiter bien l’autre comme on aimerait être traité soi-même. Les différentes religions de notre pays disent la vérité, rien que la vérité sur la situation injuste des réfugiés et réclament un traitement plus juste, plus respectueux, plus humain. C’est un témoignage et une interpellation pour une humanité sans frontières, sur la Conventions de Genève qui risque d’être lettre morte au lieu de protéger les réfugiés.

On ne naît pas réfugié, on le devient

Quand la paix et la justice s’unissent (Ps 85), le chemin de l’unité est dégagé. Et ma paix dépend de la paix de l’autre. La justice reste le ciment de la paix. Et grâce à la paix, l’unité devient réalité. En se donnant la paix, l’unité devient solidarité. Et pour cela, il nous faudrait non seulement dire la vérité, rien que la vérité devant le tribunal de l’humain, mais aussi faire la vérité. C’est-à-dire dire le bien qu’on fait, et faire le bien qu’on dit. Etre vrai, cohérent en matière d’humanité. Avant et au-delà de cette déclaration, nous les chrétiens, nous sommes appelés à y voir la foi en ce Dieu  qui est né chez l’homme, Jésus, pour l’homme et pour tout homme. Mais ce Sauveur de l’homme est rejeté par l’homme. A peine né, il est menacé déjà par l’homme, Hérode pour des intérêts politiques. Paradoxalement, il fuit l’homme de Palestine pour se réfugier chez l’homme en Egypte. On ne naît pas réfugié, on le devient, et sur la même terre ! Même si on le devient, on  ne devrait pas le rester de génération en génération ! On  rejette, on exclue, au nom de la loi du plus fort. Et cela commence dans nos comportements de tous les jours, chez-nous: on crée des réfugiés familiaux avant les réfugiés externes.

Porter atteinte à la justice = se menacer soi-même

Jésus est venu annoncer et montrer sous l’impulsion de l’Esprit Saint que le fondement de toute religion, de toute relation, est la justice, la justice envers Dieu, la justice envers l’homme, la justice envers le monde avec lequel nous sommes en lien vital. Porter atteinte à cette justice, c’est se menacer soi-même et mettre en danger toute existence.

Quand quelqu’un met en fuite Dieu, comment voulez-vous qu’il respecte, protège l’homme, son autre soi-même pourtant ? S’il piétine les droits de Dieu, comment être juste envers les droits essentiels de l’homme ? Comment défendre le réfugié en entretenant les causes des conflits, des guerres, de la faim, des souffrances, de la torture et de l’exil ? Pourquoi ces contradictions ? Pourquoi cette hypocrisie criminelle ? Comment accepter que le réfugié soit traité comme une balle de ping pong entre les intérêts politico-économiques ? Pourquoi encore ses apatrides ? Autant d’interpellations qui devraient nous choquer et provoquer un élan d’humanité plus engagée.

Accueillir le pauvre, l’étranger, l’émigré, l’orphelin, la veuve, n’est pas une option pour un chrétien, mais une obligation de migrant sur cette terre. C’est offrir la paix, c’est refuser d’opprimer celui qui l’est déjà, c’est partager ce que tu as reçu avec le nécessiteux, partager ta joie et ton pain, reçu de la bonté du Seigneur. C’est la meilleure façon de remercier avec justice et sagesse.

Pendant cette semaine de prière pour l’unité des Chrétiens, nous sommes en communion avec cet immense pays, l’Indonésie, le plus musulman au monde. Louons le Seigneur qui donne lui-même le vrai bonheur à partager et fait que notre terre commune donne sa récolte pour nourrir tous ses enfants. Il offre sa justice pour rendre juste et remettre debout, au lieu d’écraser. Il nous montre le chemin de vie, et non de mort pour marcher ensemble en pèlerin sur cette terre vers l’unité et la communion des cœurs. N’oublions donc pas qu’à côté il y a un être humain, qu’on n’a pas le droit de le laisser de côté sous aucun sous-prétexte, de voler le bonheur de l’autre. Oh! Dieu de la vie, conduis-nous sur la justice et la paix pour n’exclure personne du partage de cette vie.  Amen


Célébration œcuménique

Lecture : Deutéronome 16, 11-20

 

L’anecdote du jour

24 janvier – Transports publics

par Marie Boillat, du Jura

Sur le chemin de la catéchèse, les bus sont souvent partagés avec les autres pèlerins. Cela permet de faire connaissance, mais aussi de sortir la guitare pour chanter quelques morceaux connus de tous.

Ainsi, malgré les chaos de la route, l’abbé Pierre-Yves Pralong, donne le ton. « Resucito », « Que ma bouche chante ta louange » ou encore l’hymne officielle des JMJ, « He aquì la sierva del Señor », sont repris par les pèlerins. Les usagers sortent leur téléphone pour filmer ces scènes quelque peu irréalistes.

Des chants qui ne s’arrêtent pas avec l’arrêt du bus. La musique emmènent les jeunes jusqu’à l’église.


23 janvier – Confessions spontanées

par Marie Boillat, du Jura

Don Rolando Leo, qui accompagne le groupe des Romands et des Tessinois, est installé à l’un des 250 confessionnaux du « Parc du pardon ». Comme les autres prêtres, il peut s’annoncer pour donner le sacrement de la réconciliation. Ou simplement s’asseoir et attendre que quelqu’un vienne se confesser. À toute heure de la journée dans ce parc.

Il est aussi possible de demander le pardon lors des catéchèses, chaque matin. Un passage que de nombreux pèlerins jugent nécessaire lors de ces JMJ.

C’est à l’intérieur du Parque Omar que se situe les 250 confessionnaux aux couleurs du Panama. Là où se déroule aussi le festival de la jeunesse, entre concerts et spectacles. Leur spécificité réside dans leur construction. En effet, ce sont 35 détenus qui les ont créés.

photos: Grégory Roth


22 janvier – La jeunesse danse

par Marie Boillat, du Jura

Au terme de la cérémonie d’ouverture des JMJ présidée par Mgr Ulloa, l’archevêque de Panama City, le podium s’est transformé en véritable piste de danse. Une musique festive a entraîné les milliers de jeunes qui ont remonté l’allée pour se rapprocher du podium et des danseurs au moment où un feu d’artifice a illuminé le ciel.

Alors que les drapeaux flottent haut, des contacts se créent entre pèlerins. Photos et échanges de pin’s ou autres gadgets aux couleurs nationales rythment également la soirée. L’occasion aussi d’agiter les drapeaux derrière les journalistes pour passer à la télévision.

L’ambiance est bon enfant, presque familiale. Elle est emportée jusque dans les rues de la ville où les automobilistes klaxonnent pour saluer les jeunes.


21 janvier – Accueil du président panaméen

par Grégory Roth
Juan Carlos Varela, président du Panama, en cravate, accueille personnellement tous les pèlerins arrivés à l’aéroport | © Grégory Roth

Le jour de retard du deuxième groupe Suisse a son lot de belles surprises. Arrivés de Buenos Aires, les jeunes ont été accueillis dans le tout nouveau terminal de l’aéroport de Tocumen à Panama, inauguré le jour même. Pour souhaiter la bienvenue à tous les pèlerin, le président de la République de Panama est venu en personne dans le terminal, serrant la main de chacun et posant avec eux avec les différents groupes de pèlerins.


20 janvier – Un chemin de Croix sonorisé

par Grégory Roth

Pour le premier groupe de Suisses, c’est bientôt le temps de quitter la ville de Changuinola, qui les a accueillis pendant la semaine dans les diocèses.

A cette occasion, un Chemin de Croix est organisé avec tous les JMJ’istes présents dans la région. Les paroissiens ont mis le paquet pour sonoriser les prises de parole et les chants durant la procession.

Plus tard, Mgr Alain de Raemy prend le temps d’expliquer aux jeunes pèlerins qu’il s’agit bien de cette même Croix qui figure sur le drapeau suisse.

photo: Aline Jacquier


19 janvier – Sur les plages des Caraïbes

par Marie Boillat, du Jura

La journée de samedi, conclue par une messe ainsi qu’une soirée musicale et festive, a débuté aux aurores. Un réveil très matinal afin de profiter des magnifiques plages de Bocas del Toro.Tous les pèlerins se sont retrouvés sur le coup des 6h pour embarquer en bus puis prendre le bateau en direction des îles de Bocas del Toro.

Un trajet dans la mangrove qui a permis d’observer diverses espèces, notamment des dauphins. Et de débarquer sur une plage digne de cartes postales. Baignade, bronzette, marche sur la plage, danse, dégustation de cocktails et découverte de l’île ont occupé la matinée. Un instant qui semblait hors du temps et qui a permis à chacun et chacune de réaliser la chance d’être du voyage, de l’expérience des JMJ et de la semaine en diocèse.

Semaine, qui comme le souligne Mgr Alain de Raemy, permet de découvrir le pays, les locaux et les autres jeunes avant d’être plongé dans les JMJ en tant que telles.


18 janvier – Entre bananiers et cacaotiers

par Marie Boillat, du Jura

Après une messe très festive, les quelque 150 pèlerins du Panama, de Roumanie, du Brésil, du Guatemala, du Mexique, du Cambodge, du Canada et de Suisse sont montés dans des bus à destination des plantations.

Après avoir longé sur plusieurs centaines de mètres des bananiers, les bus se sont enfoncés dans une forêt plus dense. À l’arrivée, deux maisons et des centaines de cacaotiers. Donnant une impression d’être perdu au milieu de nulle part, les jeunes se déplacent au cœur des cacaotiers afin de découvrir la production.

On y casse les fruits pour goûter les fèves qui n’ont ni l’odeur ni le goût du chocolat, on y déguste du chocolat fait sur place ainsi que du chocolat chaud. Rien à voir avec celui de Suisse, mais un vrai régal aussi.

 

 


17 janvier – Danses panaméennes

par Claire Jonard, du Valais

Après une première nuit et première matinée passées dans les familles d’accueil. L’après-midi a été rythmée par des chants et des danses panaméennes.

La journée avec une messe, avec les autres pays présents dans la paroisse: Cambodge, Mexique, Brésil, Canada, Argentine. Ce fut l’occasion d’accueillir officiellement les jeunes arrivés de la Roumanie.

Aujourd'hui, nous avons passé notre première matinée en famille. L'après-midi a été rythmée par des chants et des danses panaméennes. 💃🏼🕺Nous avons terminé la journée avec une messe lors de laquelle, avec les autres pays présents dans la paroisse – Cambodge, Mexique, Brésil, Canada, Argentine – nous avons accueilli la Roumanie !#JMJ #JMJCH #Panama2019 BocasJMJ P. Sagrado Corazón de Jesús

Gepostet von JMJ Suisse Romande am Donnerstag, 17. Januar 2019


16 janvier – Dans l’attente, une messe est improvisée

par Marie Boillat, du Jura

photos: Aline Jacquier

Après près de 15h d’avion pour relier Panama depuis Genève, l’esprit des JMJ se fait sentir dès le passage de la douane. Alors que Philippins, Italiens, Français, Allemands et Suisse entre autres se rencontrent, des échanges notamment musicaux ont lieu, dans la soirée du mardi 15 janvier.

L’attente à l’aéroport n’était qu’une formalité. Mercredi matin, alors que le bus devait partir à 7h en direction de Changuinola (diocèse de Bocas del Toro) la ville qui accueille les Romands et les Tessinois durant la semaine en diocèse, n’est finalement parti qu’à 9h45. Un problème mécanique. Un frein défectueux, semble-t-il. L’occasion de célébrer une messe dans une salle de l’hôtel et de faire un premier échange en petits groupes.

Les JMJ de Panama