Suite du tour du monde avec des évêques sur le synode que le pape a lancé le 10 octobre | © CTV
Dossier

Les diocèses du monde à la découverte de la synodalité 2/2

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Des évêques du monde entier, expriment leurs attentes par rapport au synode sur la synodalité qui débute le 17 octobre 2021, après que le pape l’a ouvert, le 10 octobre dernier, lors d’une messe solennelle en la basilique Saint-Pierre de Rome.

Mgr Joseph Ha, de Hong Kong,Mgr Christopher Coyne, du diocèse de Burlington, aux Etat-Unis, et le cardinal John Dew, du diocèse de Wellington, en Nouvelle Zélande, donnent leur point de vue.

Hong Kong, République populaire de Chine

Population catholique du diocèse: 544’000 (7,6% – de la population du diocèse)

Mgr Joseph Ha | Catholic diocese of Hong Kong

Pour Mgr Joseph Ha, évêque auxiliaire de Hong Kong, l’annonce du synode a été reçue comme une «bonne nouvelle». L’Église catholique est aujourd’hui «très centralisée» et trop souvent, «tout dépend du pape», de la même façon que dans les paroisses, «tout dépend du curé».

Ce chemin synodal, espère-t-il, va permettre de développer pas seulement des idées mais surtout «un esprit collaboratif» qui donne plus de place aux organisations laïques. «Ils faut que les laïcs soient plus sûrs d’eux-mêmes», plaide-t-il. Aujourd’hui, assure le prélat, la porte est ouverte pour leur proposer une authentique «expérience d’apprentissage de la synodalité».

D’un point de vue pratique, l’organisation du synode est un casse-tête pour Mgr Ha, puisque son diocèse est dans une phase transitoire après la nomination du nouvel évêque Mgr Stephen Chow, qui doit être installé en fin d’année. Mais Hong Kong a déjà beaucoup «marché ensemble» ces dernières années, souligne-t-il, après le lancement d’un «programme sur trois ans pour le renouveau et la conversion de nos paroisses». Une initiative qui a fait «entrer l’esprit de synodalité» dans le quotidien des catholiques de l’archipel et de la péninsule. Le but de la démarche, explique l’évêque auxiliaire, est de faire en sorte que «chaque baptisé puisse tenir son rôle». Une dynamique proche de l’esprit du synode proposé par Rome, se réjouit-il.

Son diocèse est marqué depuis quelques années par de très importantes tensions politiques et sociales liées à l’intervention de plus en plus importante de Pékin dans les affaires locales. «Beaucoup de personnes quittent Hong Kong, beaucoup d’autres protestent», témoigne-t-il.

Mais pour Mgr Ha, «le plus grand problème est la peur, l’absence d’espérance», parce que personne ne semble voir de solution aux problèmes actuels. C’est là que l’Église à sa place, considère-t-il, parce qu’il y a «une voie de sortie» de la crise «si nous croyons en Dieu». Et la synodalité peut aider», assure le prélat hong-kongais, «parce qu’elle responsabilise les gens». «Il ne faut pas attendre un sauveur parce que notre sauveur Jésus-Christ est déjà venu», exhorte-t-il, mais être «des phares» qui transmettent sa «lumière» à ceux qui sont dans l’ombre.

Burlington, États-Unis d’Amérique

Population catholique du diocèse: 125’000 (19%)

National Catholic Reporter, un site d’information catholique outre-atlantique, a publié une enquête dans laquelle plusieurs prêtres et laïcs s’inquiètent du peu d’intérêt que suscite le Synode sur la synodalité aux États-Unis. Dans l’article, un évêque s’en fait l’écho: Mgr Christopher Coyne, du diocèse de Burlington, dans le Vermont. Il regrette le temps passé par les évêques américains à répondre à la controverse du document sur la «cohérence eucharistique» visant les politiciens «pro-choix» – et donc le président Joe Biden. Les crispations et tensions observées devraient selon lui amener à un décentrement et encourager «une consultation avec tous ceux qui font partie de l’Église, et cela inclut les laïcs».

Mgr Christopher Coyne | © Diocèse de Burlington

Le synode sur la synodalité, analyse le prélat, représente un «grande opportunité» pour «développer de meilleurs habitudes de consultation avec notre peuple». Il y voit une invitation à aller davantage «dans le sens d’une Église collégiale, une Église dans laquelle tous les membres ont accès à l’Esprit Saint et ont quelque chose à dire dans le travail de l’Église».

Le site internet de son diocèse n’indique cependant pas de messe dédiée au lancement du synode à la date du 17 octobre pour l’instant. La seule référence à l’événement qu’on y trouve est un article de Catholic News Register présent à l’identique sur à peu près tous les sites d’évêchés des États-Unis, la plupart du temps sans la moindre annonce concrète. Pourtant, le diocèse de Burlington n’est pas novice en matière synodale: un long synode diocésain dans lequel semble avoir été embarquée toute la communauté locale, s’est conclu en 2018.

Wellington, Nouvelle Zélande

Population catholique du diocèse: 79’000 (12%)

Cardinal Jonh Dew | © Archidiocèse de Wellington

Depuis l’autre bout du monde, le cardinal John Dew est enthousiaste et confiant. L’annonce du synode, il l’a accueillie comme une «opportunité» pour les gens du diocèse de Wellington et les catholiques de Nouvelle Zélande. Ce sera l’occasion, assure-t-il, de s’appuyer sur le système de synodes diocésains déjà bien en place dans le pays. Chaque diocèse aura ainsi son groupe de personnes en charge de mener le «processus de discernement». «Les gens sont habitués» à ce genre de processus, souligne-t-il.

La dimension synodale, considère néanmoins le cardinal néo-zélandais, pourrait cependant être un peu plus poussée en donnant plus de place aux migrants. Sur le site de son diocèse, tout est déjà prêt: documents d’explications, formulaires, éléments de communication, date de lancement… (cath.ch/imedia/cd/bh)

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Suite du tour du monde avec des évêques sur le synode que le pape a lancé le 10 octobre | © CTV
18 octobre 2021 | 17:00
par I.MEDIA

A la veille de l’ouverture, par le pape François, le 10 octobre 2021, du Synode sur la synodalité, cath.ch a sondé les diocèses romands sur leur manière d’entamer cette «marche ensemble». Petit tour d’horizon de la mise en route d’un processus qui va durer deux ans.

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