Homélie du 13 novembre 2016 (Lc 21, 5-19)

Abbé Martial Python – Eglise de Villaz-St-Pierre

Quel sera le signe?
Et voilà que Jésus nous annonce des catastrophes de sève apocalyptique, mais qui aujourd’hui sont de mode. Si l’on pense au réchauffement de la planète, les désastres écologiques, les inondations, les menaces de terrorisme, etc.

La fin ultime de l’histoire du monde

Ainsi Jésus pose un regard sur le monde après lui, tandis que la première lecture voit par avance la fin ultime de l’histoire du monde, où le bien se sépare du mal, où les justes brillent comme le soleil.
Toutefois bien qu’annonçant la fin du monde, Jésus nous invite à poser un regard plus large et plus loin, plus loin peut-être que ne peuvent mener nos propres moyens naturels.

En ce sens, il nous rappelle que la vie n’est pas dans les pierres, oui dans le Temple qui semble être une sécurité pour les apôtres et devant lequel ils s’émerveillent ce qui signifie qu’aujourd’hui, nos cathédrales ou nos églises modernes n’ont de sens que si dans leur intérieur se rassemblent des hommes vivants.

Humaniser en acte la présence de Dieu

Alors ne nous alarmons pas de la fin de la foi, quand une certaine tradition qu’on croyait sécure semble s’éclipser; le grégorien, le latin, la soutane, une certaine manière de faire le catéchisme, de formuler la foi, d’avoir des prêtres constamment sous la main, nous faisant ainsi penser que Dieu était là.
Oui il était certes bien là, mais pas dans la pierre, les vêtements ou les formules, mais plutôt dans des personnes en quête  de sens et qui humanisent en acte la présence de Dieu qui les habite.

Persévérer pour enfanter la vie avec la Vie

Aussi, l’apôtre Paul nous rappelle, jusqu’au dernier soupir il nous faut travailler pour la croissance du monde en y mettant chacun sa part. C’est une manière de l’humaniser comme le Christ l’a fait  en accomplissant grandement notre tâche selon notre vocation. Toutefois, c’est en sa présence que nous sommes invités à vivre le quotidien. Oui en « un être avec Lui ». C’est à ce taux que la vie, la mort et l’après seront apprivoisés dans la confiance. Et ainsi, nous ne faisons que traduire d’une manière existentielle cette parole d’or du Christ qui achève son discours, soit : « Par votre persévérance, vous obtiendrez la vie ». En effet, persévérez,  c’est tenir, durer, utiliser les jours qui nous sont donnés, pour enfanter la vie avec la Vie, et l’ultime enfantement de notre courage nous donnera enfin la Vie, nous faisant des êtres véritablement vivants, dans la plénitude du Vivant : Jésus-Christ.

L’attachement au Christ nous fait avancer
Et à propos du « vivre avec le Christ » à chaque instant de notre existence, on demandait un jour à un homme qui était en train de tourner son jardin, ce qu’il ferait s’il apprenait qu’il mourrait le soir même. L’homme ne perdit pas son sang froid: « Eh bien, je continuerai à tourner mon jardin parce que le Seigneur qui nous rejoint dans la mort est le même qui tourne le jardin avec moi ».

De fait, face aux aléas de la vie qui tissent notre existence, qu’ils soient sereins ou tourmentés, seul cet attachement au Christ nous fera avancer et tenir debout.

Amen !


33ème dimanche du temps ordinaire

Lectures bibliques : Malachie 3, 19-20a;  Psaume 97, 5-6, 7-8, 9; 2 Thessaloniciens 3, 7-12; Luc 21, 5-19


 

Cours 8: L’Evangile de Noël (Lc 2, 8-20) [en cours de développement]

Cours 8, vidéo, 17 mn.

Dans le chapitre deux de l’évangile de Luc, un ange annonce au berger, humbles et souvent méprisés, la joie du salut. Luc nous donne de participer à cette Bonne Nouvelle.


Le texte: Lc 2, 8-20

8 Et il y avait dans la même région des bergers qui vivaient aux champs et veillaient les veilles de la nuit sur leur troupeau.
9 Et un ange du Seigneur se tint près d’eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de clarté et ils craignirent d’une grande crainte.
10 Et l’ange leur dit: « Ne craignez point, car voici (que) je vous annonce la Bonne Nouvelle d’une grande joie, qui sera pour tout le peuple :
11 Il vous est né aujourd’hui un Sauveur, qui est Christ du Seigneur, dans la ville de David.
12 Et ceci vous (servira de) signe: vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire. »
13 Et soudain il arriva qu’il y eut avec l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant :
14 « Gloire au plus haut (des cieux) à Dieu et sur la terre paix aux hommes de (sa) bienveil1ance! »
15 Et il arriva, lorsque les anges les eurent quittés pour le ciel, (que) les bergers se disaient entre  eux: « Passons donc jusqu’à Bethléem et voyons cette chose-là qui est arrivée, que le Seigneur nous a fait connaître.
16 Et ils vinrent en se hâtant, et ils trouvèrent et Marie et Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire.
17 L’ayant vu, ils firent connaître la parole qui leur avait été dite de cet enfant.
18 Et tous ceux qui entendirent furent émerveillés de ce qui leur avait été dit par les bergers.
19 Quant à Marie, elle gardait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur.
20 Puis les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, comme il leur avait été dit.


Annexes:

– Chiasme, ch. 2
– Illustrations et légendes du cours 8
Pour poursuivre la lecture l’évangile


Une fois par mois, Marie-Christine Varone commente l’évangile sur cath.ch. Parmi ses textes, plusieurs concernent l’évangile de Luc:

– Lc 1, 39-45 (Visitation)
– Lc 4, 1-13 (Tentations)
– Lc 7, 11-17 (Naïm)
– Lc 10, 1-12. 17-20 (Les 72 en stage)
– Lc 12, 13-21 (Le riche insensé)
– Lc 14, 1. 7-14 (Renversement)
– Lc 16, 19-31 (Le riche et Lazare)
– Lc 18, 9-14 (Le pharisien et le publicain)
– Lc 23, 35-43 (Invectives au Crucifié – dialogue de Jésus et du larron)


Vous pouvez poster ici vos réactions ou vos questions concernant le cours. La rédaction de cath.ch en publiera quelques-unes auxquelles Marie-Christine Varone donnera suite.

Cours 7: L’Evangile de l’enfance (Lc 2, 1-7) [en cours de développement]

Cours 7, vidéo, 20 mn.

Durant l’avent, nous abordons le premier puis le second chapitre de Luc. Ils relatent l’enfance de Jésus. La lecture de ces textes, d’une profonde densité théologique, nous amènera peut-être à une remise en cause de notre conception de Noël.


Le texte: Lc 2, 1-7

1 Or il arriva en ces jours-là que sortit un édit de César Auguste, de recenser tout l’univers.
2 Ce recensement, le premier, eut lieu tandis que Quirinius était gouverneur de Syrie.
3 Et tous partaient se faire recenser, chacun dans sa ville.
4 Or Joseph, lui aussi, monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, qui est appelée Bethléem, parce qu’il était de la maison et de la famille de David,
5 afin de s’y faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte.
6 Or il arriva, tandis qu’ils étaient là, que furent accomplis les jours où elle devait enfanter,
7 et elle enfanta son fils premier-né, et elle l’enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la chambre d’hôtes.


Annexes:

Parallélisme (Jean-Baptiste et Jésus)
Evangile de l’enfance: bibliographie
L’Evangile de Noël (Lc 2, 8-20)
– Illustrations et légendes du cours 7


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Cours 6: Marthe et Marie (Lc 10, 38-42) [en cours de développement]

Cours 6, vidéo, 15 mn.

Chez Luc, l’épisode de Marthe et Marie suit la parabole du Bon Samaritain. Après avoir abordé l’amour du prochain dans sa réalité, Jésus nous propose un commentaire sur ce qu’est l’amour de Dieu.


Le texte: Lc 10, 38-42

25  Et voici qu’un légiste se leva, le mettant à l’épreuve il dit à Jésus: «Maître, ayant fait quoi hériterai-je la vie éternelle?»
26  Celui-ci lui dit: «dans la Loi qu’a-t-il été écrit? comment lis-tu?»
27 Il lui répondit: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force (Dt 6,15, LXX) et de toute ta pensée et ton prochain comme toi-même (Lv 19,18).»
28  Jésus lui dit alors:«tu as correctement répondu. Fais cela et tu vivras

(…)

38  Comme ils étaient en route, il entra dans un village; une femme du nom de Marthe le reçut chez elle.
39  Elle avait une sœur nommée Marie qui, étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.
40  Par contre Marthe était tiraillée par un service multiple. Etant survenue elle dit: «Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissée seule à servir? Dis-lui donc de m’aider.»
41  Lui répondant le Seigneur lui dit: «Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup (de choses).
42  Une seule est nécessaire; Marie en effet a choisi la meilleure part, laquelle ne lui sera pas enlevée.


Annexes:

Lc 2, 1-7: L’Evangile de l’enfance
Marthe et Marie: chiasme 
– Illustrations et légendes du cours 6


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Homélie du 6 novembre 2016 ( Lc 20, 27-38)

Chanoine Jean-Paul Amoos – Abbaye de Saint-Maurice

«Le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants».

Mes soeurs, mes frères, chers auditeurs,

La célébration de la Parole de Dieu en ce 32ème dimanche nous plonge en plein monde de mort et de résurrection. Une grande partie de l’Ancien Testament: d’Abraham jusqu’au 2ème siècle avant notre ère, a ignoré la résurrection des morts. Certes, Job, David et les prophètes ont parlé de la présence en Dieu des justes après leur mort, mais Il a fallu que se déclenche la persécution dont parlent les Livres des Martyrs d’Israël pour que se fasse une percée vers ce monde qui ne finira plus jamais.

Il n’est pas de pages plus poignantes que celles des sept enfants égorgés sous les yeux de leur mère. Le sang, les souffrances des innocents crient l’existence d’un autre monde.

Comment concevoir la vie de l’au-delà?

Une grande question demeure: comment comprendre que quelqu’un qui nous est cher nous quitte subitement, définitivement sans nous dire un mot et qu’on affirme être vivant en Dieu! Comment comprendre une vie de relation nouvelle, et arriver à communiquer avec  la personne avec laquelle on a tout partagé durant une vie. Les liens sacrés tissés durant une existence sont-ils éphémères?

L’homme est toujours intrigué en ce qui concerne la vie de demain, et garde dans son coeur mille questions insolubles.

Aux questions des Sadducéens, Jésus  qui est Résurrection et Vie répond: «ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir (…) sont enfants de Dieu et de la résurrection».

Liés à la source de la vie

En Jésus, il y aura des liens plus forts que ceux que nous connaissons sur cette terre. Nous serons liés à la source de la vie. Tous les liens que nous avons sur cette terre seront transfigurés dans ce monde de lumière où il n’y aura plus de fin. Dire comment est ce monde, équivaut à demander comment Dieu est.

Pour sûr, rien n’est simple ni facile…

Il est nécessaire de raffermir notre foi en notre propre résurrection.

Libérés de toutes les limites de l’existence présente

La vie après la mort est au-delà de toutes les images et de toutes les limites que nous pouvons concevoir. Ce ne sera pas une nouvelle vie; ce sera la même vie, mais une vie libérée de toutes les limites de l’existence présente.

La vie est un long chemin, illuminé de tendresse, de bonté, d’amour, donnés et reçus.

«Là ou meurt l’espoir, brille l’Espérance»

Je viens d’achever la lecture d’un livre dont le titre est: «Là ou meurt l’espoir, brille l’Espérance». Oui,  «Là ou meurt l’espoir, brille l’Espérance». Un livre poignant écrit par la Maman d’une enfant de 8 ans,  Anne-Gabrielle, morte d’un cancer des os. Ce livre en dit long sur la foi d‘une mère, d’un père et d’un famille chrétienne vivant le chemin et le martyre de leur enfant pendant près de deux ans. Dès l’atteinte du mal les parents ne se sont pas regimbés, ils ont placé leur enfant dans les mains de Dieu et de sa volonté, dans le cœur de Marie et de ses grâces; puis le mal devenant terrible, ils ont fait tout un chemin d’accompagnement de leur fille jusqu’au dernier soupir! Lors de cet accompagnement ils l’aidaient à tourner son cœur vers Jésus qui Lui tendait les bras. Et à la fin ils ont demandé à l’enfant (de 8 ans), lorsqu’elle serait en Dieu, de n’oublier personne, surtout pas les pécheurs.

«Là où meurt l’espoir, brille l’Espérance».

Ces mots devaient être inscrits en gras dans le cœur de tous les chrétiens.

Des questions sur la mort, l’après mort sont inévitables et de toutes sortes… Par exemple, celle que me posait ma grand-mère profondément croyante: «Y aura-t-il assez de place pour tout le monde dans le ciel»…

Se poser les bonnes questions

Il est normal et bien de se poser des question sur la mort et l’après-mort, mais ce qui est dommageable c’est que souvent on ne pose pas les bonnes question au bon endroit.

Le bonheur, le vrai, est-il fait d’absence? N’est-il pas fait plutôt de présence et de présence remplie d’affection, de bonté, d’amour?

Nous ressusciterons pour un bonheur éternel

La réponse chrétienne, que les textes de la messe d’aujourd’hui décrivent avec force et clarté, est tout autre : nous ne mourrons pas définitivement, nous ne réincarnerons pas indéfiniment. Nous ressusciterons pour un bonheur éternel.

Le comment de notre résurrection importe assez peu finalement. Ce qui importe, c’est que nous soyons convaincus que notre vie ne s’arrête pas à notre mort, mais qu’elle est transformée en infiniment mieux et pour l’éternité. Le fait de croire que nous ressusciterons un jour maintient notre espérance à flot sur le fleuve, parfois bien agité, de notre vie. Puissions-nous, comme la Maman d’Anne-Gabrielle vivre cette foi qui permet d’affirmer: «Là où meurt l’espoir, brille l’Espérance».

Quelle consolation que de savoir, d’une certitude de foi, que, lorsque tout est apparemment fini, tout, en fait commence pour de bon et pour l’éternité.

 

 


32e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Lectures bibliques : 2 Maccabées 7, 1-2.9-14; Psaume 16; 2 Thessaloniciens 2, 16 – 3, 5; Lc 20, 27-38